Je désire par ce petit article rendre hommage à la théologie, plus particulièrement chrétienne et encore plus précisément la théologie catholique, pour leur complexité, leur spiritualité, leur beauté poétique et leur "vérité" anthropologique.
De quel point de vue cet hommage ? Non point de celui d'un catholique, d'un chrétien ni d'un croyant, ni non plus d'un agnostique mais d' un incrédule.
En effet je suis séduit, emporté par la puissance explicative, consolante de cette théologie qui cherche par tous ses dogmes à nous débarrasser de notre angoisse d'être-là-jeté dans un monde immense sous un ciel infini. En même temps je ne peux y croire, littéralement tout cela est trop beau pour être vrai !
Il y a dans l'agnosticisme une facilité fondé sur un fatalisme qui ne correspond pas à mon immense désir de savoir, même si j'ai la conviction que ma recherche restera non pas vaine mais incomplète...
Aujourd'hui donc c'est de la transsubstantiation dont il est question. Voici sa défintion : " C'est littéralement la transformation d'une substance en une autre. Dans la théologie catholique, c'est la doctrine selon laquelle au cours de l'eucharistie, au moment de la consécration, les espèces du pain et du vin deviennent le Corps et le Sang du Christ tout en conservant les caractéristiques physiques et les apparences originales. Aujourd'hui, les catholiques préfèrent utiliser l'expression "présence réelle". Cette doctrine prend le nom de transsubstantiation au concile de Trente (1551) où elle est officiellement proclamée par l'Église catholique, prenant ainsi position à l'encontre de la consubstantiation envisagée par les protestants. "
Vous devinez ce qui me séduit, littéralement cette "folie" que je trouve admirable qu'un morceau de pain soit en même temps un morceau du corps du Christ, que du vin soit en même le sang du Christ.
Cette "folie" se trouve déjà un peu atténuée avec la doctrine luthérienne de la consubstantiation : " la présence réelle du corps et du sang du Christ coexistent dans et avec le pain et le vin, qui gardent leur substance." Dans un cas mon morceau de pain, ma goutte de vin sont toujours du pain et du vin mais en même temps corps et sang du Christ, dans l'autre cas, j'ai bien un morceau de pain et une goutte de vin mais il y a coexistence, le pain et le vin garde leur substance qui se transforme avec la théologie catholique.
Allons plus loin, utilisons notre raison. Pour celle-ci il parait évident que je suis en présence d'un morceau de pain et d'une goutte de sang, symboles du corps et du sang du christ. Nous avons perdu toute folie, nous sommes retombé sur terre, il n'y a plus qu' un morceau de pain, pétri par mon boulanger en haut du bd Gambetta dès potron-minet et une goutte de sang due à ma maladresse en voulant couper ma baguette de pain, il n'y a plus de poésie, de mystère... En tous cas pour moi, à qui poésie et mystère sont indispensables pour vivre.
Vous pouvez voir l'image en grandeur réelle en suivant ce lien : link
***
Sur la table il y a un verre vide
Un morceau de pain comme un tronçon de corps
Sa main posée à plat qui tremble
A côté un couteau
Une bouteille de vin comme du sang
Et partout les plaintes d'une femme qui montent du versant de la nuit
Les plaintes d'une femme douloureuse
Devenue douloureuse
Parce qu'elle a sans doute perdu tout espoir que son fils ne soit pas crucifié
Autour le ciel noir dans l'indifférence des dormeurs sauvés
***