Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

 

Pour nous, en tous cas pour moi, mourir est une drôle d'idée qui n'est pas drôle. Drôle d'idée que cette "certa" cette mort : En effet pourquoi vivre si c'est pour mourir ?  Est-ce l' inconnu vers quoi nous entraîne la mort qui nous effraie ou tout simplement abandonner le fruit de la vie ?

 

La mort le lion et le chat. Nouvel hommage à Clément Rosset
La mort le lion et le chat. Nouvel hommage à Clément Rosset
La mort le lion et le chat. Nouvel hommage à Clément Rosset


 

le lion reçut la visite impromptue de la mort

Il en fut surpris comme il se doit    qui ne le serait

Il demanda un délai avant de partir en voyage avec elle

Elle y consentit

*

Comme l‘on sait elle n‘est pas pressée

Elle a l‘éternité devant elle

Ce qui n‘est point le sentiment commun

Au contraire nous la trouvons fort empressée

*

Il en profita pour convier sa cour

À l'accompagner dans son dernier voyage

En espérant en secret qu‘elle lui fournirait

Un remède

*

Tout le monde d'accourir

Apparemment enchanté de l'honneur

Excepté l'âne déjà passé de vie à trépas

Pour son crime d'avoir manger l'herbe d'un pré

*

Crime responsable de la fameuse peste décrite par messieurs de Thucydide et de La Fontaine

Sire dit le renard bien moins malin qu'on ne le prétend

À vous l'honneur

Sur le champ notre renard fut mis à mort

*

Ainsi la mort satisfaite

S'éloignerait de son Altesse   espérait le lion

Comme la peste l'avait fait après

L'exécution de cet âne    que son âme soit à jamais maudite

*

Passe qu'un quidam meurt nous mourons tous

Mais point le roi des animaux

Sire dit ce cauteleux de chat avec l'insouciance de ses semblables

Qui leur permet de côtoyer les abîmes sans autre forme de procès

*

Je connais un remède

Dans mes bras mon cher fils s'écria le lion

Valable uniquement pour les lions continua notre chat

C'est bien ce que je pensais   Nous Lion ne mourons pas

*

Le serpent avec sa perfidie bien connue s'écria

Caché derrière une tortue à qui il vouait une haine tenace

Billevesées nous connaissons tous la multitude de vos ancêtres bien morts et enterrés

La tortue fut mise à mort pour ces paroles insensées à elle attribuées

*

Ainsi le serpent avait-il fait d'une pierre deux coups pensait-il

Il s'était vengé de cette mangeuse d'œufs de serpent

Et avait discrédité les propos de ce chattemite

Qui à n'en pas douter aller tâter pour le moins du chat à neuf queues

*

Les espoirs de notre serpent furent douloureusement démentis

Dénoncé par cette sorcière de poule incapable de tenir sa langue

Il fut retourné comme un gant

Pour cuire au soleil

*

La poule ne l'emporta pas au paradis

Accusée d'avoir pris son temps pour dévoiler cet ennemi du peuple   le serpent

Elle fut mise au pot

Elle aussi à cuire

*

La seule annonce par

Le chat faite d'un remède contre la mort

Avait ragaillardi notre lion

Au point de ne se plus sentir mourir

*

Ainsi nous animaux sommes-nous faits

Que nous prenons

la plus petite vessie

Pour lanterne magique

*

Puisqu'il ne mourait plus

Par quelle aberration l‘ avait-il pu penser

Notre lion

Nomma notre chattemite chat chambellan

*

Sire le remède

Lança le putois papelard

Jaloux de cette promotion

Et qui ne pouvait sentir la gente féline

*

Il pensait désarçonner notre chat

Puisque le roi tout à sa joie de ne plus se sentir mourir

Avait oublié la promesse

De son nouveau conseiller

*

Sire répliqua le chambellan chattemite

Me permettez-vous

De mettre fin à cette putoise

Pestilence

*

Fouette chat s'écria le roi des animaux

De but en blanc

Le putois se retrouva

En capilotade

*

Notre chat chambellan quoique en odeur de sainteté

Était au pied du mur

Il ne pouvait plus payer son roi en monnaie de singes

Ceux-ci ayant le monopole de la susdite

*

Ce chat était un sage

Pascalien de surcroît

Sire mon remède est que vous jouissiez sans attendre de votre autre privilège

Après celui de ne point mourir

*

Lequel cher enfant

La chasse sire

Tout le monde de s'élancer sans amuser le tapis

Taïaut taïaut

*

Bosquets prés champs de blé

Sont foulés à bride abattue

Mais au franchissement d'un fossé la mort rattrape notre roi

Qui reste sur le carreau

*

Et se tournant vers le dauphin

Notre cauteleux chambellan pour effacer son ardoise

De s'écrier aussitôt

Le roi est mort Vive le roi

*

Est-il besoin d‘ une morale

Oui

Vous m‘embarrassez    la voici

Les animaux ne sont pas des saints

*

La mort le lion et le chat. Nouvel hommage à Clément Rosset
Tag(s) : #Poésie, #Vivre, #Spiritualité
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :