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Revenir à la vraie vie par la poésie

 

 

Mes derniers textes publiés ont pu paraître les textes de quelqu'un de mal dans sa vie, c'est pourquoi je désire réaffirmer que sans les arts, ici la poésie, notre vie perd de sa saveur.

Elle ne se résume plus qu' à la succession mécanique de jours sans relief sans saveur d'une vie déjà morte.

C'est par les mots de la poésie, ces mots de tous les jours mais débarrassés de leur gangue utilitariste qui n'en fait que des moyens pour dire ce qu'il faut dire, que l'on attend que vous disiez, afin de rester dans ce crépuscule poussiéreux de la vie de tous les jours sans fin :

« Passe-moi la salière, s'il te plaît, merci, comment ça va ? bonjour, bonjour, il fait doux aujourd'hui, il a pris froid, on est peu de chose, je ne le crois pas, comment est-ce possible, pas plus tard qu'il y a deux jours, qui pouvez le croire, vous allez où, tournez à droite puis à gauche puis tout droit, au fond on n' y peut rien, vous avez du feu, c'est deux rues plus loin, je n'ai pas envie ce soir, quoi,… je ne crois pas quoi... que tu es là à m'attendre... que tu m'aimes trop... mais c'est toi qui ne t'aimes pas... tes parents... ils t'ont privée … ils t'ont toute déballée… et toute ré-enfournée en fouillis... le coeur à la place du coeur… seul à sa place... tout le reste tout mélangé, tout chamboulé, tout meurtri, le coeur surtout, même si à sa place... je suis désolé de ne pouvoir faire plus pour toi ... si j'emploie beaucoup de mots tus ... De mots morts... je n'y peux rien… je crois que je n'y peux rien … que… quoi... oui… non…

- tu t'en moques… tu t'en fous... tu ne me crois pas tu ne crois pas, je ne te crois pas… »

C'est par ces mots rappelés à la vie grâce à la poésie, redevenus « comme les anges... des puissances ayant un pouvoir invisible sur nous... » que nous pouvons entrer de nouveau en résonance avec la nature, avec l'incommensurable de l'univers, auquel nous donnes accès la science, de telle sorte que grâce à ces mots/anges nous ne nous sentions pas perdus.

(James Hillman, Blue Fire, Routledge, Londres, 2008, p. 28. Trad. J.D.)

Il ne s'agit pas pour moi de vanter un retour à la nature et à la solitude, comme Henry David Thoreau dans «  Walden ou la vie dans les bois ».

Je ne sais que trop qu'elles cachent des pièges auxquels nous ne pouvons que succomber comme cela arrive à Christopher Mc Candless dans le film de Sean Penn, « Into de wild » ( dans la nature) qui raconte l' histoire de sa quête intérieure.

Christopher Johnson McCandless est cet étudiant qui renonce au rêve américain pour une vie libre. Il brûle ses papiers, envoie toutes ses économies à Oxfam et part d'abord vers le sud des États-Unis il découvre l'Arizona, le Grand Canyon, la Californie et se livre à divers petits boulots  afin de financer son voyage. Puis du Mexique, il décide d'aller à la rencontre de la nature préservée de l' Alaska. Il y est ébloui par ses monts enneigés, par cette sorte de paradis préservé.

Pour habiter il se réfugie dans un bus abandonné.

Il y reste plus de trois mois seul.

Il y découvre ce bonheur qu 'il recherchait, une paix spirituelle. Il comprend que l'homme n'a pas vocation à vivre seul, il décide alors de rentrer chez lui. Mais il est bloqué par la rivière grossie par la fonte des neiges. En attendant que l'eau du fleuve baisse, manquant de nourriture, affamé, il se sert de son guide botanique qu'il interprète mal et s'empoisonne en mangeant des graines toxiques qu'il croit comestibles.

 

Dans la Partie VII de mon traité politique, Religions, sciences et arts en démocratie, j'écrivais :

 

Loi N ° 2: Les arts contribuent à la durabilité de la démocratie.

Commentaire : De même que la science bénéficie dans la démocratie d'une plus grande liberté et donc d'une plus grande efficacité, les Arts bénéficie dans la démocratie de cette plus grande liberté et de ce fait d'une inventivité qui enchante la vie des citoyens.

Pensons au cinéma, par exemple avec «les enfants du paradis» de Marcel Carné, à la littérature avec « la métamorphose» de Kafka, à la poésie avec «Étier» de Guillevic, à la peinture avec Hopper, à la musique avec Stockhausen, à la sculpture avec Giacometti, à l'architecture avec le centre Pompidou de Metz, au théâtre avec Marivaux, aux séries TV avec Twin Peaks de David Lynch et Mark Frost, à la bande dessinée avec «Mauss» de Art Spiegelman, à la chanson avec Souchon...

Le but d'une liste si partielle est de nous plonger dans l'immensité de toutes les autres œuvres et tous les autres artistes qui ont notre préférence : autant de citoyens autant de liste à l'infini.

Grâce à ces œuvres, ces artistes, nous vivons dans le meilleur des mondes possibles, dans un multivers de mondes possibles, chaque citoyen disposant du sien.

Et ce en fin de compte grâce à la démocratie.

C.Q.F.D.


Si nous en croyons, par exemple Jacques Attali, sommes-nous vraiment placé devant cette alternative, du choix entre la dictature de l' instant, du ce-que-je-veux, du je-m'éclate, du maintenant, du tout-consommation, d'une technologie qui nous emporte hors de notre moi pour nous engrenager, devenir un de ses rouages, comme Charlot dans « Les temps modernes », nous poussant irrésistiblement à l' exploitation sans frein des ressources de notre planète pour l'alimenter,

ou du choix d' une société du partage, de la coopération, de l'open source, de la conscience que la tyrannie de l'instant, de notre liberté nous conduit à l'abîme, dans laquelle nous devons maîtriser ce que nous croyons être « notre technologie » et qui l'est de moins en moins, et notamment toute cette technologie biomédicale qui nous promet l'immortalité ?

Qu'avons-nous à faire d'une immortalité qui deviendrait vite insupportable ( voir notamment de Kim Stanley Robinson sa trilogie martienne, Mars la rouge, Mars la verte, Mars la bleue, où est posé ce problème d'une espérance de vie devenue démesurée et difficilement vivable.).

Quant à la PMA et la GPA, je crains que nous n'en soyons plus à essayer d'en limiter leur pratique mais à tenter, du moins, qu'elles ne conduisent pas à une marchandisation totale du corps, même si nous ne pouvons ignorer que le trafic d'organes existe déjà et que la location d'utérus est devenue chose courante aux USA.

D'autre part au nom de quoi, de quel dieu nous devrions empêcher les femmes de disposer de leur corps comme elles le veulent. Écraser l'homme, dans notre cas la femme, sous le poids d'un être transcendent qui commande, qui interdit, conduit assez vite à la lapidation de la femme adultère…

Je ne suis guère partisan des interdictions parce que, au contraire de Hans Jonas, je pense que nous disposons avec notre imparfaite démocratie du moyen de parvenir progressivement non pas à la sagesse mais du moins à une utilisation raisonnée de notre technologie...

L'exemple du barrage de Sivens est là pour nous le démontrer. Malgré le fait qu'il ait été l'objet d'une décision démocratique pour être construit, sa construction a été arrêtée à la suite de manifestations ( puisque le droit de manifester est reconnu en démocratie) qui rassemblaient des écologistes mais aussi des bioconservateurs (qui s'opposent à l'utilisation des techniques biomédicales pour améliorer la condition humaine, par conséquent à la PMA et la GPA), les uns et les autres se sentant mis en danger par le choix prométhéen de nos sociétés occidentales de privilégier la technique et la liberté individuelle contre tout projet prenant en compte la préservation de notre diversité biologique et de notre planète, donc la restriction de notre liberté individuelle dans ces cas là.

 

J'en reviens à la poésie pour vous présenter un lien qui vous mènera vers l' anthologie poétique d'Homovivens dont la caractéristique est d'être "une anthologie du savoir essentiel,"  nous rappelant  "que le destin des sentiments est de participer à la lumière et celui des idées de prendre les couleurs de la vie pour nous toucher."

http://anthologie.homovivens.org/

D'autant que cette anthologie réserve une place particulière à Victor Hugo que je chéris au même titre que Mozart ou Haendel en musique. 

J' ajoute aux poèmes de Victor Hugo présentés dans cette anthologie " Le crapaud"

http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor_hugo/le_crapaud.html

 

 

 

 

 

 

 

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Tag(s) : #Poésie, #Procréation médicale assistée, #Principe de précaution
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